Voilà un peu plus d’un an que M. LICARI JACKY nous a quitté. Certains d’entre vous reconnaîtront le ” cowboy” de Lamorlaye, comme on lui disait parfois, pour l’avoir croiser en ville à cheval lors de ses ballades avec “sa jument”.

Aujourd’hui, nous souhaiterions lui rendre un hommage particulier en racontant un petit bout de cette belle histoire qui l’a uni à Orsine racontée par ses filles.

“Orsine a été achetée il y a quelques années maintenant pour la sauver et la réadapter à une vie normale après avoir été maltraitée. L’idée était de pouvoir faire de tranquilles ballades dans les bois après un certain temps d’adaptation. Notre père vivait alors dans le sud à cette époque. Rapidement, nous nous sommes rendu compte qu’Orsine n’allait pas être si facile que cela à mener et ce n’est que par la suite que nous avons su qu’Orsine venait d’une lignée importante de trotteurs car fille d’Express Road.

Parallèlement, notre père souffrait d’une maladie du sang, contractée à la suite d’une opération chirurgicale intervenue suite à une mauvaise chute lors d’un entraînement important. Cette maladie l’obligea, plusieurs années avant, à mettre un point sur sa carrière de jockey et de mettre un terme à l’un de ses rêves et l’une de ses plus grandes passions.

Lorsque notre père nous a rendu visite peu de temps après l’acquisition d’Orsine, le coup de foudre a été instantané: Papa décida alors de revenir vivre à Lamorlaye et de dédier son temps à s’occuper d’Orsine qui le lui a bien rendu. En effet, l’amour inconditionnel que l’un portait à l’autre a fait que chacun s’est soigné de son propre mal. Grâce à Papa, Orsine est devenue une splendide jument (et une férue de la Piste des Lyons) et Papa a récupéré un état de santé qu’il était difficile d’atteindre. Le fait d’avoir pu renouer avec sa passion fût toute une thérapie. Papa a toujours été un grand amoureux de la nature, il connaissait les bois par cœur et ne manquait jamais une cueillette de champignons, de muguet ou de jonquilles. Ces moments, il les a partagé avec nous et avec Orsine, inconditionnellement.

Cela fait un peu plus d’un an que Papa est parti suite à un cancer virulent qui nous l’a arraché en à peine 6 mois. Nous avons souhaité nous recueillir de la manière la plus intime qu’il soit et n’avons pas fait beaucoup de bruit quant à sa disparition. Cependant, nous ne voulons pas que sa disparition reste sans voix, sans trace pour les habitants de Lamorlaye. Nous souhaitons faire connaître “qui était ce monsieur original et dévoué avec son chapeau de cow-boy se promenant à cru sur son cheval dans Lamorlaye” en racontant cette histoire qui lui tenait tant à cœur. Ceux qui le connaissaient bien savent que c’était une personne très généreuse et passionnée. D’autres ne pourront sûrement pas oublier les “coups de main” qu’il a donné à plusieurs reprises…

A ce jour et malgré la disparition de Papa, nous ne nous sommes pas séparées d’Orsine car elle était énormément pour lui et pour nous: c’est grâce à elle que Papa se rappela son amour pour les chevaux et lui a donné une raison de vivre à nouveau dans ce milieu auquel il a été arraché contre son gré. Il lui dédia plusieurs heures tous les jours, à son rythme, sans pression, juste pour le plaisir d’être ensemble et de faire de belles ballades.

Aujourd’hui, Orsine est aux écuries Yankee de Boran où elle profite d’une douce attention car mon père ne l’avait pas habituée aux rythmes des courses sinon à une tendre relation cavalier-cheval, à une belle amitié.

« Il n’y a pas de secrets aussi intimes que ceux d’un cavalier et de son cheval. »
Robert S. Surtees

 

A Papa