Courrier picard

Vendredi 20 Mai 2011, mis à jour à 12h00

LAMORLAYE Didier Garnier mis en minorité sur trois dossiers

Cinq colistiers du maire lui ont fait savoir leurs désaccords.

Mercredi, lors du conseil municipal, trois dossiers ont été rejetés. L’ambiance se tend encore.

Depuis le début de la crise politique à Lamorlaye, on se demandait si ça allait arriver un jour. Mercredi soir, le maire Didier Garnier a été mis en minorité sur trois propositions. En ce début de conseil de rattrapage après la désertion des opposants le 13 mai, le temps semblait à l’apaisement. Le premier dossier important, la revalorisation des bases fiscales pour les impôts locaux, mais sans les augmenter, était approuvé largement par 17 voix.

Les problèmes ont débuté avec la demande d’approuver un protocole d’accord pour régler un litige avec la société Lacroix Signalisation qui, en réalisant des ronds-points dans le Lys, aurait abîmé le bitume neuf. Pour l’opposition, le document est mal formulé et doit être relu par un avocat. Il ne s’agit que de changer quelques mots, mais le maire veut faire au plus vite, promettant de corriger le protocole une fois celui-ci voté. Surprise: il est rejeté par quinze voix contre dix et quatre abstentions, cinq colistiers du maire ayant apparemment rejoint l’opposition.

Un peu plus tard, Didier Garnier veut autoriser une société à exploiter des entrepôts à Bruyères-sur- Oise, autorisation soumise à une enquête publique. Projet rejeté.

Arrive un point très attendu, ajouté à la dernière minute à l’ordre du jour: l’autorisation à donner à France Galop de procéder à un forage dans la nappe phréatique avant de poser une canalisation pour arroser les pistes d’entraînement la nuit. Richard Crespon, colistier du maire, et administrateur de France Galop, se veut rassurant: le débit devrait être de 60m³/h et le projet s’arrêterait en cas de baisse excessive du niveau d’eau.
«Pourquoi ne modernisez-vous pas votre canalisation qui date de1895?», interroge Lucienne Jean, conseillère de gauche. «Parce que la politique de l’eau interdit de puiser directement dans une rivière comme c’est le cas», répond Didier Garnier. L’opposant Jean Combelle prédit «une catastrophe naturelle qu’on ne verra pas arriver ».

Didier Garnier propose alors d’autoriser le forage mais de le placer sous la surveillance de la police de l’eau. Pour la troisième fois, il est mis en échec par quatorze voix contre, treize pour et deux abstentions. «Quand les gens du cheval seront au chômage, c’est vous qui les prendrez en charge!», fulmine Richard Crespon.

Du côté de ses colistiers, on cherche à minimiser l’incident: «C’est embêtant pour France Galop, admet l’un d’eux, mais les autres points étaient des broutilles qui seront corrigées, remises aux voix et votées.»
Sans doute Didier Garnier réunira-t-il de nouveau sa courte majorité sur les dossiers les plus chauds. En attendant, certains de ses colistiers lui ont fait savoir qu’ils n’étaient pas d’accord sur tout.

De notre correspondant

KEVIN BERTIN